Un homme qui pleure, c'est comme une étoile filante.
Ça attire le regard puis ça n'a plus d'importance
Ça s'apprécie comme une rareté, une coquetterie qui nous enchante
Un météore qui jaillit puis disparaît en silence
Pour celui qui pleure, c'est une fêlure
Une fragilité cachée, un signe d'usure
C'est sa fierté qui est démise
Tandis que les larmes mouillent sa chemise
Ridicule petit prétentieux
Soudain redevenu petit garçon peureux
Ce regard embué qui cherche une raison
A la perte imprévue de quelques ambitions
Ce n'est pas interdit, ce n'est pas un combat
C'est juste qu'aujourd'hui, à défaut d'être las
Il se trouve affaibli et à sa grande surprise
Des larmes se sont mises à mouiller sa chemise
Il avait pour lui-même de grandes espérances
Tombées en désuétude peut-être par manque de chance
Ou bien peut-être aussi parce qu'un autre plus vivace
Ne s'est pas fait prier pour lui voler sa place
Et là sous les regards fuyant de quelques inconnus
Par cet effet indigne, son âme est mise à nue
Aucune pudeur ne peut plus être de mise
Depuis que les premières larmes mouillent sa chemise
Demain nouvelle tenue, la barbe rasée de près
Oubliant sa déconvenue, "cela n'est jamais arrivé"
Il reprendra sa route sans peur d'être reconnu
Car comme chacun le sait ce n'était rien de plus
Qu'un homme qui pleure, comme une étoile filante.
Qui attire le regard puis n'a plus d'importance
Un peu comme une rareté, une coquetterie qui enchante
Un météore qui jaillit puis disparaît en silence